Impérialisme scientifique et libertés académiques Genèse fondements et enjeux
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Résumé
PS: paragraph tiré de l'introduction
Le débat sur les libertés académiques tend bien souvent à se limiter à la liberté qu'il y a de garantir pour les chercheurs et les enseignants du monde universitaire d'exprimer leurs analyses et leurs points de vue politiques, quand bien même ils ne seraient pas conformes, voire en contradiction avec ceux émanant des détenteurs du pouvoir d'administration et de gestion étatique. Vue sous cet angle, la question des libertés académiques se ramène à celle plus générale de l'exercice de la démocratie politique, cette fois appréhendée dans le champ spécifique du monde académique. Une telle lecture de la pratique démocratique, aussi déterminante qu'elle puisse être pour le futur de la recherche et du progrès de la science en Afrique, ne peut être déconnectée d'une seconde. Moins apparente et beaucoup moins envisagée, celleci concerne les conditions de la production de la connaissance, l'organisation du système de production et de diffusion du savoir, ses mécanismes, ses coûts, etc. Leur caractère contraignant a en effet des conséquences désastreuses, tant en termes de production d'un savoir endogène que pour ce qui est de la prise en charge des problèmes auxquels se trouvent confrontées nos communautés universitaires et d'une façon plus générale nos sociétés. La liberté académique n'aura qu'un sens fort restrictif si elle n'exprime pas la liberté de produire un savoir différent de ce qui est dominant et qui émane le plus souvent de centres extérieurs et exogènes à nos réalités sociohistoriques respectives.